Pendant sa prestation il a été applaudi, à la fin les auditeurs se sont levés.
Pendant toute sa conférence -j'hésite à employer ce mot parce que c'est plutôt à un voyage qu'il nous a conviés - , les spectateurs avaient en permanence un sourire aux lèvres.
Même la vieille dame qui souriait tout en pleurant d'émotion.
Il y avait des mains qui battaient la mesure, d'autres qui jouaient sur les touches d'un piano imaginaire.
Moi je fermais les yeux...pas toujours puisque j'ai vu tout cela.
Lui, c'est Jean Claude, souvenez vous...(clic)
Jean Claude a la musique dans la peau, depuis le berceau...Tout jeune, il faisait baigner sa famille dans la musique , au son de son Teppaz protégé par un tissu et tout le monde se figeait; maman, les mains trempées par la vaisselle, papa, respectueux de cet enfant, lui qui avait les mains calleuses de travailleur manuel, et puis les autres enfants qu'il a charmés puisque du haut de leur âge respectable ils le suivent toujours dans ses prestations. Et vibrent avec lui. encore...des décennies après.
Car Jean Claude, il vibre : ses mains, ses bras, son corps sont dans la musique. Ils dansent, ils accompagnent, ils suggèrent, ils nous invitent à un singulier voyage.
Photos France Priet |
C'était, ce jour, la musique descriptive.
Décrivant quoi?
Les orages et tempêtes, le calme, le silence, le mouvement, les animaux, les émotions, les combats, la chasse, les cloches, les danses, pour ne citer que cela.
Il nous a d'abord, très pédagogiquement mais comme on raconte une histoire à un enfant ébloui, initiés .
En prélude à son voyage.
Il y a , nous expliqua t'il, trois modes d'expression en musique:
- le mode instrumental, (exemple le cor d'harmonie, morceau choisi à l'appui)
- le mode orchestral (Rossini, dans le Barbier de Séville, à 22 ans nous conte un violent orage ) et
- le mode vocal, écoutons donc le défilé des soldats dans l'acte IV du Faust de Gounod. Ce qui faillit devenir notre hymne national, soit dit en passant.
Oui car Jean Claude a une histoire à conter à propos de tout.
Alors nous avons pu commencer le fabuleux voyage au pays des sons, des émotions, des sensations.
Nous sommes allés , en paroles et musiques, à la rencontre de Vivaldi et ses 4 saisons, un incontournable, chez qui on a pu découvrir ce qu'on n'avait jamais entendu: le chant des oiseaux au violon, l'abondance des récoltes et la joie, le calme du retour au foyer en hiver....
Justement les sports d'hiver furent évoqués avec un Giaccomo Meyerber, Léopold Mozart ou Emile Waldteufel. Jean Claude tenait particulièrement à nous faire rencontrer des musiciens peu connus.
La danse à laquelle nous convièrent Pontielli (danse des heures) , Khatchaturian (la danse du sabre), ou Lortzing (danse des sabots) nous offrit un nouveau visage loin des classiques et merveilleuses valses de Vienne. Hors des sentiers battus...
Et puis les animaux ! Avec St Saens, on vit le cygne glisser sur l'eau, Daniel Alomia Robles nous entraîna au Pérou à 5000m d'altitude voler avec le condor, quant à Yoska Nemeth, il nous offrit une magnifique prestation d'alouette (le Prince des Tziganes).
On a ri avec Rossini et son inimitable "duo des chats" (vocal), et on a volé avec l'insupportable bourdon de Rimski Korsakov.
Les sentiments délicats, joyeux ou douloureux, nous ont fait cotoyer Chopin, Czibulka, Beethoven, Massenet : tristesse, rêverie, déception amoureuse, peur de la mort. Pour cet extrait, Jean Claude avait choisi une interprétation de piano et violon, un authentique Stadivarius de 1721, dans l' Acte de II de Thaïs de Jules Massenet.
Nous, on aurait écouté pendant des heures:
de découverte en re-connaissance, le temps coulait comme ces pendules de Pontielli.
Mais déjà on était transporté sur "Un marché persan", à l'amble des chameaux de cette caravane qui arrive, enfle, passe et s'éloigne avec majesté...(clic).
De Albert W Ketelbey.
Il fallait bien conclure ce somptueux voyage, tout comme cette caravane, passer et s'éloigner hors de ce moment magique; c'est Sissi et François Joseph qui nous y aidèrent, dernier morceau choisi de Suppé.
Au son de cette "Cavalerie légère" (clic)
Jean Claude nous a entr'ouvert les portes de son monde; il ne nous a pas livré les clefs de son fabuleux univers, juste ouvert les portes de sa connaissance, de ses souvenirs, en toute simplicité, tel qu'il l'est au quotidien.
Il retournait dans le monde de son enfance, il revivait ce moment où il a fait écouter cette alouette à son père.
Et où la musique a parlé à cet homme aux rudes mains de travailleur.
Offrons nous le luxe d'écouter, un instant, cette alouette née de l'archet d'un violon (clic)
Moi, en partant, j'étais comme cette alouette....
image internet |
Magicien de la musique, Magicienne des mots et des sentiments, nous venons de revivre grâce à votre duo ce moment inoubliable.... Merci à Jean Claude, Merci à toi. Bisous de nous 2.
RépondreSupprimerEmouvant, ton commentaire. J'ai un projet en duo avec J C mettre en musique des images de mes randos en montagne et les projeter au groupe sans paroles, juste une écriture disant le lieu et la musique, en surimpression. Bisous: qu'en pensez vous?
SupprimerEt pendant ces instants de magie, je n'étais pas loin de toi, à "défaire" une expo...
RépondreSupprimerBisous, Lison, à bientôt !
Et j'ai eu une pensée pour toi, à postériori, je l'avoue...
SupprimerDommage que je n'ai pas pu y être :)
RépondreSupprimerSûr que ça t'aurait plu: un beau voyage en musique.
SupprimerBonjour Lison !
RépondreSupprimerJ'aurai bien assisté à cette conférence ... car la musique fait partie de ma vie et beaucoup de morceaux évoqués me suivent depuis longtemps ...
Plus jeune, je voulais être danseuse ... 17 ans de Danse classique ... J'ai notamment dansé sur le Printemps de Vivaldi et la Danse du sabre, sublime ...
Et le Vol de Bourdon ! Je le travaille à la guitare électrique depuis plusieurs années, hihi, un enfer ;)
Merci pour ce bel article Lison !
cela me fait plaisir Sylvie d'évoquer en vous ces souvenirs. je ne suis pas musicienne, je ne suis pas érudite, j'aime tout simplement. Depuis mon adolescence. Bonne soirée
SupprimerC'est en écoutant "L'alouette" que je t'écris ce petit mot. Je te suis reconnaissante de parler si bien de la musique et de Jean-Claude cet homme-musique qui a enchanté l'auditoire. Une façon originale et précieuse de partager une passion telle celle de la musique qui touche au plus profond de nos âmes. J'aurais aimé connaître un tel conférencier qui donne envie...
RépondreSupprimerJe t'embrasse
Franchement "on le suit à la trace" ! C'est un personnage hors du commun. Il te fait pénétrer dans un monde pour le rendre accessible. Bisous
Supprimerj'ai beaucoup aimé te lire, merci pour ce moment merveilleux partagé, bisous Lison
RépondreSupprimerbon dimanche
Laurence
J'étais sûre que tu apprécierais...j'ai pensé à toi en l'écrivant. Bisous
SupprimerQuel beau billet. Plus ça va, plus j'aime la musique et plus je "m'ouvre" à elle. Je suis profane et je découvre. Et vous me donnez envie de découvrir encore plus. Merci.
RépondreSupprimerMoi aussi je suis profane bien qu'ayant toujours aimé la musique et connaissant quelques morceaux; ce que je ne savais pas c'est tout ce que peut dire la musique, sans mots. C'est un monde mystérieux et si accessible quand on nous le raconte. C'est ça, il raconte le musique. Bonne soirée
SupprimerMoi qui suis également guide-conférencier dans un petit musée parisien, j'espère inspirer un jour autant d’enthousiasme !...
RépondreSupprimerIl suffit juste d'être naturel et animé par la passion. je suis guide ou conférencière de temps en temps et les gens "se régalent" parce que , selon eux, je raconte et je transmets ma passion. Là est la clé. Simple et efficace.
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