mardi 29 octobre 2013

J'ai aimé ce livre

La liste de mes envies  par   Grégoire Delacourt




Je n'avais pas particulièrement envie d'acheter - ni de lire -  ce livre devenu un grand succès.
Je me suis décidée et je  l'ai lu, que dis je, savouré, quasi d'une seule traite!

Toutes les femmes devraient lire ce livre, pour découvrir ou retrouver la Jocelyne Guerbette qui sommeille en chacune d'elles.





Tous les hommes devraient  le lire aussi, parce qu'il est écrit par un homme qui s'est mis dans la peau d'une femme, et il y a mis tellement d'amour, dans cette femme, que beaucoup d'hommes pourraient aussi découvrir quelque chose qui sommeille en eux.



Quant à moi, sitôt arrivée à la dernière page, je n'avais qu'une envie, recommencer la lecture pour rester encore sous le charme.

Une bulle de bonheur ! Et une belle leçon....


vendredi 25 octobre 2013

Les mufles ne sont pas....


"Les mufles ne sont pas les fruits du muflier mais ceux du hasard"

image web




Ce titre en forme de pirouette devait précéder en 2010 la galerie de portraits que je commençais à brosser d'une plume alerte, à l'encre monochrome bien que haute en couleurs.
Image web
Portraits masculins essentiellement mais se dessinait déjà la perception que le genre peut changer au fur et à mesure que se dilate le nombre.
Ils m'étaient inspirés par ma vie d'alors, faite d'observations, de rencontres plus ou moins éphémères, de sympathies naissantes ou agonisantes, de personnages observés en balade, au restaurant, dans mon entourage, bref par le nouveau monde que je découvrais à ce moment là.
Ce monde, observé de plus près, m'avait suggéré ce titre. Il avait la saveur acide des fruits encore verts, trop tôt cueillis, trop tôt goûtés et rejetés car immangeables .
Ces portraits ironiques, sans acrimonie, n'étaient pas des caricatures; je leur donnai le vrai prénom de leur instigateur et s'ils étaient destinés à être exposés, c'était dans les pages d'un exemplaire unique invité à dormir sur l'étagère de mes carnets secrets.
Hélas, une mauvaise manipulation de cet outil diabolique qu'est l'ordinateur les a expédiés dans un magistral "autodafé" au sein de la boite noire nommée PC d'où je ne pourrai jamais les exhumer.
Seule me reste l'introduction que j'avais eu la présence d'esprit d'imprimer.
Il n'est pas dit que je ne me remette pas à peindre -avec les mots- cette galerie somptueusement enrichie depuis lors...

image web

Bien sûr, je ne publierai pas ce texte d'introduction.
Cela pourrait faire rire mes consoeurs, cela pourrait faire grincer les dents ou gâcher la journée de mes lecteurs hommes (bien qu'aucun n'ait l'air de se balader sur mon blog), cela pourrait...
Alors les mufles resteront sur le muflier du hasard, mon introduction n'introduira aucune humeur dans la journée du lecteur et moi, je reste à mon poste d'observation!
image web


Pas le plus mauvais rôle avec mes yeux de vigie!








dimanche 20 octobre 2013

Absence





Ce soir, pour la première fois de l'année, l'automne est entré en ma maison. Dehors, c'est douceur, grisaille, crachin, larmes du ciel peu habituelles ici...
Il n’en fallait pas davantage pour fermer la maison, allumer la cheminée et inviter les chats au coin du feu.

Il n’en fallait pas davantage pour mitonner une soupe au lard, redonner vie et parfum à la maison trop souvent morte et délaissée. Parfum du feu, parfum des légumes, parfum de vie.
Jadis, de mes plus profondes détresses, j’ai essayé de m’extirper en cuisinant une soupe de légumes qui redonnait un semblant de vie à la maison.



Je ne suis pas casanière, j’aime le dehors, le jardin, l’air du temps, les montagnes.

Ce premier soir automnal, en ma cuisine, entre la soupe et la cuisson des dernières tomates du jardin, l’absence me saute au visage. Sur la table vide et nue.
L’absence de mes deux chats qui aimaient se restaurer sur la table et assister mes « talents » culinaires. Ils dorment dans la terre du jardin…les autres se restaurent devant le feu.



Alors l’absence s’installe, insidieuse, sournoise, dévastatrice. 
L’absence…Les absences....
Pires que la solitude!
Celle-là, je l'ai apprivoisée, tant bien que mal, avec vaillance et opiniâtreté.


Mais l’absence…
Ceux que j’aimais sont partis. Ils ont déserté ma maison et ma vie.
M’ont laissée seule au bord de la route.
Fauchés par la mort ou emportés par la vie.
Mon père qui dort dans un petit cimetière, dans sa tombe croulant sous la verdure et les fleurs.
Mon père, mon soutien de toute une vie…
Mon fils, parti vers une autre vie dont je suis absente et orpheline.
Mon mari parti vers une autre vie dont je suis absente aussi.
Heureux tous les deux.
Et puis mes chats, mes petits morts. Eux qui m’ont aimée sans faille, sans duperie, sans condition, qui sont enfouis dans la terre du jardin, à qui je parle souvent sous le couvert de la treille.

L’absence dans cette maison devenue trop grande, trop silencieuse, trop vide et à laquelle je préfère la vastitude, le silence et le vide des montagnes ou le cocon douillet de mon petit camion aménagé. Ce petit cocon qui m’emporte dans des montagnes perchées et des vallées isolées où l’absence devient plus légère et la liberté plus grande.
                            L’absence n’est pas qu’un vide, c’est un silence.
Oui, l’absence…
Celle des "amis" qui téléphonent moins parce que « c’est bon signe » disent-ils, c’est la preuve qu’ils « sont mieux dans leur vie » !
Celle des relations éphémères qui respirent un air de liberté sans jamais s’impliquer. Assurément l’absence qui pèse le moins !

La vie est jalonnée de présences vouées, dans l’ordre logique des choses,  à devenir absences : ma mère, âgée, mes chats.
Je n’ose espérer qu’une chose : ne jamais m’absenter de moi-même, la seule absence dont on ne souffre pas, mais la pire des absences. Celle qui fait qu’on n’est plus rien, seulement un vide vertigineux, dans lequel peu à peu, insidieusement, toutes les choses familières deviennent des absences, sans nom…


J’ai essayé de rebondir, à toutes ces absences, de leur donner du sens. Hormis la mort,  inéluctable,  l’absence est une question perpétuelle sans réponse…pourquoi ?
Un pourquoi que l’on porte parfois comme une croix…



                                                                         le 18 octobre 2013