dimanche 16 février 2014

Les livres, la lecture et moi

Je n'ai aucun souvenir d'apprentissage de la lecture parce que j'ai su lire bien avant
d'avoir l'âge des souvenirs.
Je lisais à trois ans.
Lire était une vocation comme d'aucuns peignent, écrivent, dessinent ou font de la musique
J'avais « demandé les lettres » à ma mère et je déchiffrais à l'épicerie du village
ce qui était écrit sur les boites, en attendant notre tour; c'était en 1953. Je les assemblais
aux sons, comme on assemble les vins au goût, je construisais les mots, les phrases, comme
 on construit un objet.
Je m'appropriais à la fois langage et écriture, j'ai eu ainsi une orthographe très correcte,
 sans connaître la moindre règle, et le goût des mots, des livres et des textes; j'écrivais
sans cesse dans ma tête, rarement sur le papier : tout cela m'est resté.
Aujourd'hui, lorsqu'un élève de 6 ème sait lire, on s'extasie, lorsqu'un ado ou un jeune adulte
 aime lire, on l'assimile à une pièce de musée.

Lire fut mon pain quotidien: je lisais tout ce qui me tombait sous la main, je lisais
des « histoires », il fallait que la lecture me conduise ailleurs, me fasse rêver, c'était
 mes contes de fée à moi, même si les contes finissaient mal.
Dans un autre milieu, peut être eut on orienté mes lectures. J'avais certes des interdictions,
pas des orientations. Je profitai amplement des premières, les livres « à l'eau de rose »
de ma grand mère. Pour le reste, c'était des histoires de mon âge : bibliothèque rose,
 verte puis rouge et or, histoires proprettes, douces, moralisatrices, où chacun avait sa place,
 son rôle très défini. Maman ménage, couture, repassage, au foyer, papa au bureau, les garçons,
 les filles, leur rôle bien défini, leurs amitiés différenciées et leurs jeux sans interférences.
Loin des polémiques de maintenant.

Et je lisais : partout! En arrosant les champs, en cachette tard dans la nuit, en surveillant
 les frites (horreur ! La carbonisation!), sous les arcades des galeries du lycée, dans l'autobus
 lors des trajets scolaires, etc..; etc...partout où on peut lire.
Je continue, d'ailleurs.
Alors, des livres, j'en ai avalés.
Comme je suis très active, très mobile et physique, la lecture vient toujours après.
Et malgré cela , je lis. Tous les soirs et pendant mes insomnies.
Il n'est pas un jour sans lecture.
J'ai une bibliothèque assez conséquente, répartie dans 2 pièces.






Cependant, que lis-je?
J'aime lire quelque chose qui me fasse rêver, voyager dans l'espace ou l'âme.
Récits, biographies, psychologie, romans sont mes genres préférés;
Point de politique au menu, point de philosophie, si la psychologie est au rendez vous.
Rarement des romans historiques, très peu d'histoire. Ni de policiers.
Surtout des romans, avec une histoire, des états d'âme, du rêve, enfin.




Donc, mes lectures doivent me vendre du rêve, doivent me faire rencontrer des personnages.
De sacrés personnages, pourquoi pas ?
Les biographies me plaisent : je vais rencontrer des personnages qui sortent de l'ordinaire,
 sinon ils ne seraient pas l'objet d'une biographie. 

Sophie Chauveau






Une vie, un art aussi. Je me suis passionnée pour les biographies écrites par Sophie Chauveau sur les peintres de la renaissance Italienne.

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 Forte  de 4 années de documentation, cette romancière conte avec brio et passion le « Siècle de Florence ».
On gambade avec l 'enfant Léonard, Fragonnard, Lippi,Boticcelli , on fréquente les bouges, les ateliers, la cour, on fabrique les pigments avec eux, on copie, à n'en plus pouvoir, les grands maîtres, on crée, en cachette, on dépasse le maître qui signe les premières oeuvres, enfin si on n'est pas le maître, on vit dans son sillage tout au long du « roman  biographique ». Une expérience inoubliable...

Quant aux romans, j'ai une façon bien personnelle de les aborder.
Je découvre, ou j'aborde un auteur sans mobile bien défini, juste parce qu'il se glisse dans
 « la liste de mes envies ».
Jeune, je me suis passionnée pour Gide, Beauvoir, Mauriac, Malraux, orientée en partie par mes études de lettres. Donc j'ai pris l'habitude au sortir de l'adolescence, de découvrir un  auteur
à travers plusieurs ouvrages écrits par lui. Une « option » littérature comparée plus tard m'a
ouvert l'esprit autrement.
Une vie très remplie, beaucoup de travail physique n 'ont pas réussi à m'éloigner de la lecture,
 juste me ralentir parfois, pour cause de  fatigue. Des soucis de vie m'ont éloignée de la lecture pour mieux y revenir.

J'aborde un auteur par le biais d'un livre, au hasard, ou bien de façon très choisie, mais je ne me contente jamais d'un seul livre...si l'auteur et son travail m'attirent.
Je lis toute une série d'ouvrages de cet auteur, essayant de faire émerger un lien, une trame,
 dans le style, dans le vécu personnel de l'auteur, dans le message sous-jacent. Disons que je vais
à la rencontre du personnage auteur; en essayant ensuite de lire des auteurs de même époque,
même lieu historique, économique ou géographique, même veine, quoi.
Ainsi pour l'auteur anglaise Anita Brookner: Cette romancière  est historienne d'art, son travail
 sur David et Watteau font référence; Ses romans sont construits comme un tableau, par petites touches au pinceau, sans trop de couleur cependant; je dirai plutôt comme de la dentelle. Il ne se passe quasi rien dans ses romans, on voit juste à travers ce vide se dessiner un personnage point
 par point, dans ses menus gestes; comme une désespérance. Mais quelle construction psychologique ! Quel régal!






Anita Brookner entre dans le monde des lettres quand meurt Barbara Pym, qui pourrait être son inspiratrice. Ou son initiatrice.
J'ai poursuivi cette veine littéraire avec Johanna Trollope, une des romancières populaires de
 Grande Bretagne de  ces 30 dernières années et avec  Angela Huth.
En gardant une préférence pour le style d' Anita Brookner.
Il me faut découvrir Jane Austen, une référence dans la littérature anglaise;
Née en 1775, elle écrivit souvent de façon anonyme, jusqu’à sa mort en 1812. Donc elle fut peu connue.  Elle ne fut reconnue à sa vraie valeur qu'en ces  XIX ème et XX eme  siècles, après que son neveu eut écrit une biographie (en 1869)  sur cette femme étonnante et ses ouvrages rencontrèrent alors l'adhésion des lecteurs et de la critique. Elle est mondialement connue.
 Post mortem.



                                                                                                                         A Suivre....
Pour d'autres pérégrinations en auteurs

samedi 8 février 2014

L'ennui

J'ai voulu m'amuser à écrire un texte à la plume.
Avec le beau cadeau (clic)qui m'a été fait il n'y a pas si longtemps.
J'ai un peu "perdu la main", mais pas le plaisir, le bonheur de tenir cet objet d'un autre temps, nommé porte plume, sous la lumière blonde de la lampe, à l'heure paisible de la mi-nuit.