En ce soir
du 19 décembre c’est le plaisir de retrouver la route, la conduite de nuit, les
sensations de grande liberté quelle génère et enfin la Liberté retrouvée, on
est déconfinés après 46 jours (qui s’ajoutent aux 54 du printemps, que de temps
perdu !).
Alors je
roule le cœur léger, j’avale la nuit avant qu’elle ne m’avale dans le couvre-
feu. Oui la Liberté a ses limites, on ne peut tout nous offrir, cela nous
rendrait gourmands et indisciplinés, peut-être…
Le temps est
maussade, brumeux mais ma tête est au grand soleil.
Fuilla, est
un village discret, étalé dans la vallée de la Rotja élargie au débouché de son
parcours de rivière de montagne ; alors Fuilla a pris ses aises. Son
voisin Sahorre, au débouché des gorges de la Rotja n’a pas osé s’étaler, mais
Fuilla, profitant de l’espace, s’est scindé en trois, Fuilla d’en bas, d’en
haut et du milieu, quoi de plus logique ?
Je me pose
sur le petit parking de Fuilla del Mitg, au pied du clocher qui chante sa joie
en son, celui de ses cloches qui rythment le temps toutes les 15 mn, un peu
éraillées et en lumière : c’est Noël !
Réalité et reflets sur mon camion |
Un flot de voitures passe soudain en klaxonnant dans la rue principale, route de la Haute Vallée, comme un pied de nez au couvre feu, ou un appel à se cacher. Je regagne mes pénates près du clocher qui fait bon ménage avec l’école, normal, le bougre semble être laïque, aucune église ne le prolonge.
Bon ménage : tout un art |
J’ai
retrouvé avec plaisir ma vie nomade, sa légèreté et sa fine ivresse…
Un matin
plus loin…Le silence sépulcral de la nuit s’est rompu avec l’averse, 2 h du
matin…Insomnie, je lis, c’est la rançon des confinements…laissons glisser le
temps au clocher muet…
Comme l'eau vive d'un ruisseau |
Vers la rivière |
Arrosage omniprésent |
Captage au ruisseau affluent de la Rotja |
L'art des anciens |
La Rotja |
Moi, je longe des murs anciens, véritables chefs d’œuvre, des lacis de ruisseaux, des collections de vannes, déversoirs, prises d’eau, c’est le Fuilla d’autrefois qui me raconte sa vie pendant que des vaches regardent d’un œil morne passer l’humain. Et que les fontaines à l’eau « non surveillée » (ce sont bien les seules en ce bas monde) coulent allègrement.
Fuilla n'est pas que le pays de l'eau, il est celui de la pomme : avec son voisin Sahorre, ils se partagent la fête de la pomme, dernier dimanche d'octobre. Hélas, 2020 fut bredouille; au virus humain s'ajouta la maladie de la pomme..
Vers Fuilla d'en Haut |
Entre Art et Artisanat |
Je pousse jusqu’à Fuilla du Haut qui m’expédie avec ma curiosité sur le chemin de la rivière enclose (que ce nom me plait !) où je ne trouverai que …des canaux, vannes etc..mais un monument historique rescapé des siècles passés, rendu à l’état de caillou sur muret !
Pour l'heure seul le chemin est enclos... |
De l'eau en tous sens |
Distribution d'aujourd'hui |
Et du temps passé |
Fuilla du
Bas ? Soyons fous, on n’en est plus à quelques gouttes de pluie. Un chien
me chasse bruyamment alors que je ne sais qui est le plus Monument Historique,
du vieux tracteur décrépit ou de l’église Ste Eulalie rénovée. Datée l'an 906, elle fut remaniée plus tard et classée Monument Historique en 1965.
Restaurations |
Vestiges du passé : église Ste Eulalie |
Allez il est
temps de rejoindre le Milieu et de filer vers d’autres horizons, mes jambes
piaffent, ce n’est pas la fine pluie qui les arrêtera…Voyez donc ! Elles
m’ont menée sur le Canal Py Sahorre Thorrent sous un torrent de charme !
Centrale électrique entre Py et Sahorre Tout en haut de la conduite forcée passe un canal que je vais visiter |
Les balades de Lison : le canal (clic)
Très belle cette vallée de la Rotja, il y a vingt en arrière elle était encore plus belle. Merci pour cette promenade
RépondreSupprimerBB
SupprimerEt oui tu sais que chaque fois que je vais dans le coin je pense à toi; et je vais y retourner à la recherche des petits canaux de l'an 800. Bises
Supprimer