mardi 13 août 2013

Solitude....solitudes...


(Ce texte est vieux de 2 ans et demi, mais aujourd'hui, je me sens très bien dans ma solitude, elle ne me tourmente plus et même mieux, quand je suis "en société", j'ai hâte de la retrouver. Au fond de moi, je suis une grande solitaire, cela remonte à mon enfance où j'étais une petite fille très solitaire).
J'ai écrit ce texte en marchant dans les montagnes enneigées un jour que je grimpais au lac d' Espingo, aux confins de la Haute Garonne; j'écris souvent en marchant, j'écris "dans ma tête" et j'essaie de retranscrire le plus fidèlement possible plus tard.


J’ai été précipitée dans la solitude au moment où je m’y attendais le moins.
Je me suis précipitée dans cette solitude avec un appétit féroce de tout : de vie, d’expériences, de liberté, de vacances, de fête. Parce que solitude rimait avec liberté.

Aujourd’hui, presque cinq ans après, la solitude est enfin devenue un choix raisonné, un art de vivre puis-je dire .

La solitude, c’est une plénitude, une sérénité, un bonheur. C’est une offrande du ciel, un cadeau de la vie. La solitude, ce n’est pas inné, c’est un acquis, parce qu’on la construit, on l’édifie, on la crée. C’est une création. Comme toute création, elle naît dans la douleur, dans la souffrance –et dans la joie- et s’édifie dans les difficultés, les hésitations et l’enthousiasme.


C’est LA solitude et elle est belle.
Ce sont les solitudes qui l ‘enfantent.
Les solitudes…des animaux non domestiqués, des bêtes non apprivoisées, des fauves non domptés.
Agressives, violentes, imprévisibles, elles surgissent de tout, de rien et de nulle part, et s’en vont comme un ouragan, en laissant la dévastation sur leur passage. Elles ne sont que souffrance, que plaies, que douleurs. Elles mordent, elles griffent, elles lacèrent, elles écorchent.  Elles laissent abasourdi, anéanti, épuisé. Avec le sentiment qu’on n’ira pas plus bas. Alors on donne un grand coup de pied au fond et on remonte.

Certains n’en reviennent jamais…


Ce sont d’elles qu’il faut se méfier, les soirs ordinaires, les soirs de pleine lune, les soirs d’ennui, les soirs de fête, les soirs d’angoisse ou de chagrin. Les soirs….Le meilleur aliment des solitudes. Je ne les ai pas domptés, ces soirs de solitudes ; ils sont plus rares, plus espacés, moins violents, moins douloureux.  Mais ils sont ; il y a longtemps que je ne les ai pas vus ; mais ils sont ! ils sont tapis. Jus qu’à où ? Jusqu’à quand ?
On ne les apprivoise pas, on apprend à composer avec ; on ne les voit pas arriver ; et puis ils s’en vont. Quand ils sont là, on est prisonnier d’eux : on ne peut pas, ou on ne veut pas, ou on ne sait pas aller vers autrui. Alors que c’est là qu’on a le plus besoin d’aide. Mais qui le voit, qui le sait, qui l’entend ? Oui, c’est cela ; on a envie que cela ne se voit pas, que cela ne se sache pas. Mais on a tellement envie que quelqu’un entende notre cri dans le silence. Abasourdi de douleur, on se demande comment personne, personne, n’est capable d’entendre… Tous ces soirs de solitudes ne sont pas de la même force, de la même violence, de la même texture ; ils sont véritable panoplie.

Ces solitudes sont le long chemin de souffrance avant d’être heureux…dans la solitude.


                                                            Janvier 2011

6 commentaires:

  1. J'aime la solitude "art de vivre" avec des présences silencieuses et bienfaisantes. Bisous
    Laurence, Opale et Sonye

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  2. Oui, c'est exactement cela: un art de vivre. D'aucuns le nomment "résilience". parallèlement à cela j'ai toujours dit "avec un chat on n'est jamais seul". Bisous de nous...9

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  3. La solitude est une punition quand on ne la choisit pas !

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  4. La solitude est une résurrection lorsqu'un la choisit; même une elevation

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  5. Un texte très fort, Lison, qui dit bien ce que tu as ressenti, et ce que tu ressens maintenant.
    Merci pour ce partage. Je t'embrasse.

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    1. J'ai effectivement beaucoup souffert de la solitude entre autres mais vois tu, aujourd'hui j'ai passé une journée au milieu du monde, c'était super sympa mais...ma solitude m'a manqué ! Bises

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