samedi 22 avril 2023

La petite exploratrice.

 Il était une petite fille qui naquit juste au milieu du siècle dernier. Un soir de septembre naissait une enfant qui devait déjà rêver d'explorer le monde. 


1951 : 9 mois et11 mois
Conduire...déjà

Et qui 73 ans plus tard nourrit encore ces rêves-là. La Nature humaine est la plus étrange nature qui soit.


2016 : 66 ans

2023 : 73 ans ...presque


 A cinq ans, elle débuta l'exploration. La cour de la petite école du village ne lui suffisait déjà plus; peut être était ce grâce à sa mère qui la charriait sur son dos dans les sentiers de montagne, au long de la rivière pour aller sarcler les pommes de terre ou biner le jardin au fond de la petite vallée? Trop à l'étroit dans la cour de terre battue, elle escaladait le gros platane et passait les récréations à observer le monde vu du ciel. Ou alors elle allait se cacher au fond du poulailler et observait la cour derrière le grillage, le monde étant dans le poulailler où tous les rêves étaient permis, puisque la maîtresse la laissait rêver tout son saoul. Et les prisonniers derrière le grillage, prisonniers d'une cour trop étroite, où ils agitaient leurs jeux d'enfants bruyants.

Adolescente, elle parcourait le monde, horizontal puisque sur son vélo elle explorait les kilomètres, mais vertical aussi : elle grimpait sur les toits et escaladait les grands cèdres du parc du  proche château. Elle s'offrait des escalades vertigineuses, les pylônes électriques, des escapades sous marines, les gouffres du fleuve et des frissons de peur en traversant le fleuve en crue. Bien sûr elle entraînait le petit frère dans ses délires délicieux et délictueux.

Elle aimait explorer l'âme humaine aussi, mais c'est une autre histoire.

L'âge adulte la calma un peu : la vie éteint les rêves fous et  développe des escapades plus sages. A deux, ils explorèrent des pays lointains, à l'époque franchir une frontière proche était déjà explorer le monde. L'Europe, le Maroc, le désert furent un nomadisme à deux loin des routes sages et des sites touristiques. Il fallait à la jeune femme des espaces, des couleurs, des parfums, de la griserie. Ses lectures, depuis l'enfance laissaient une large part aux aventuriers et aux aventurières surtout.

Piste du désert marocain


Piste en Turquie






Un animal

Et l'autre




Oued  marocain
Cascade norvégienne





Ce que j'aimais plus que tout  : le désert

Il suffisait de franchir la porte

Et le rêve s'éveillait

Neiges marocaines


Aux portes du désert



Un style

Un autre style


Et la vie passa ainsi, entre rêves fous, nombreux et escapades plus sages, nombreuses aussi.


Oasis

Un jour la vie s'éteignit.

Puis recommença, et se poursuivit, autrement...

Vent de sable qui balaye tout


La femme vieillissante réveilla ses rêves de petite fille, cette petite fille qui avait navigué avec elle contre vents et marées ; la solitude n'altéra en rien l'envie de découvrir, la développa, même, autrement.

2006 : 56 ans, nouvelle vie


 Ce furent en solo, les routes, les montagnes, l' Espagne, la neige, le vertige des pics et des pentes, la voltige sur les arêtes, la grimpe avec pieds et mains en cadence, les rivières, les sentiers, les forêts, mille lieux et sites à apprivoiser, mille peurs à dompter, mille trésors à découvrir, Mille expériences à tenter et une seule chance : réussir à réaliser  ses rêves.


Réaliser ses rêves...2015, 65 ans


La femme vieillissante sent ses forces décliner, son équilibre vaciller, ses douleurs la harceler, des barrières se fermer, les montagnes se redresser, les arêtes se barricader mais jamais ses rêves s'arrêter. Ni ce brin de folie sans qui un rêve n'en est plus un . La sagesse viendra ... un jour...








La sagesse, c'est d'avoir des rêves suffisamment grands 
pour ne pas les perdre de vue lorsqu'on les poursuit. 
Oscar Wilde


Puissent-ils, ces rêves, m'animer encore longtemps et me faire courir le monde, celui qui n'appartient qu'à moi l'espace d'un instant, mais qui, si proche, m'emmène si loin....





Autoroute, reflet de mon véhicule sur la citerne d'un camion

Nuit  en montagne

7 commentaires:

  1. Elle est toujours belle l'histoire des passions 🥰

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Et inusable; une passion qui s'éteint est une passion qui se transforme

      Supprimer
  2. Superbe et unique Amedine, on t'adore BB et R B

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Je sais BB que tu y retrouves des choses endormies en toi mais pas mortes ni usées

      Supprimer
  3. Je n'ai pas l'esprit très dithyrambique, ce soir, alors juste quelques mots jetés là : "jamais rassasiée, jamais assouvie, toujours en quête de découverte, ici ou à cent lieues ! Conserve cet état d'esprit et la forme qui sied pour que les rêves et désirs, aussi humbles soient-ils, s'accomplissent et te comblent au plus-que-parfait !" et, bien sûr, ravissent tes lecteurs !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Plume Dithyrambique et Secrète, dommage l'anonymat...Je pense garder l'état d'esprit à perpétuité et si la forme suit, fut elle physique ou littéraire, je peux encore ravir mes lecteurs et surtout ravir ma boulimie. Le plus que parfait va tout de même se muer en futur incertain, l'âge aidant mais mon père ayant gardé cette même flamme (et forme) jusqu'à son dernier soupir, tous les espoirs me sont permis. A bientôt pour un nouveau récit à lire sur Lison

      Supprimer