jeudi 27 avril 2017

Un village cévenol

Il est des lieux comme des gens ou des animaux, qui accrochent votre regard au premier coup d'oeil, vous attirent indiscutablement et vous donnent envie de les  connaître. Comme ça, juste un regard.

Le château sur la hauteur du village

Le petit village qui croisa mon regard, au détour d'un virage, presque caché car le l'abordai par sa partie haute, me fit stopper pour la photo. Puis je passai le virage et découvris un autre morceau de lui et un pont très haut qui semblait recouvrir des maisons et des jardins mais pas trace de rivière. Enfin, au détour d'un autre virage, des murs immenses abritaient un parking ombragé et je me dis : je reviendrai! Car mon point de chute était Valleraugue,juste un peu plus loin. Le départ de mes "4000 marches pour l'Aigoual" que j'ai conté en blog.







Ce village a un nom très long : j'y suis revenue le lendemain soir pour y passer la nuit, une grande nuit de sommeil délicieux après ma grosse fatigue des 4000 marches.






C'est un matin étincelant de soleil qui nous accueillit Nina et moi dans ce singulier village. Dont je ne vous conterai pas l'histoire très bien décrite dans un blog rencontré sur internet.(clic)



Juste dire que ce village naquit au 12 eme siècle lorsqu'un prieuré bénédictin fut érigé à l'emplacement du village et des maisons se bâtirent autour donnant naissance à Parochia Sanctae Andreae devenu St Andé de Majencoules (Majores Colles= grandes collines) .
St André est perché à flanc de collines dans un paysage boisé, jadis cultivé en terrasses. On cultive ici l'oignon doux des Cévennes depuis le 19 eme siècle. En 1950 quand s'acheva l'exploitation des mûriers et de la soie, la culture de l'oignon prit son essor. Le village compte 18 hameaux. Et si sa population est de 600 habitants, au plus fort elle fut de 2000 habitants en 1851 quand la culture de la soie battait son plein je présume.

 Il y avait plusieurs filatures ce qui explique l'essor de la population en cette première moitié du 19 eme siècle

Mais tout cela je l'ignore encore lors de ma visite. Dommage.
Image ancienne (source internet)
Quand il y avait tant de terrasses (bancels)




Nous ne savons pas tout ça ce matin en parcourant les drôles de rues de ce drôle de village!
Où les chats fort nombreux n'apprécient guère ce petit panier rouge qui crache : le "mobil home" de Nina !!
Un filet d'eau qui cascade 




 Un drôle de village : figurez vous qu'une rivière le traverse, ce qui n'a rien d'exceptionnel mais elle le traverse sans qu'on la voit jamais; on se contente de l'entendre car elle passe sous les maisons en cascadant. Elle arrive au village en cascadant très haut, traverse le village sous les maisons en sautillant, on l'entrevoit parfois ou bien on sent son souffle glacé, ou bien un trou noir révèle son vacarme et elle s'enfuit toute petite sous le très haut pont en cascadant, arrosant au passage un jardin, remplissant à côté des bassins  et file enfin vers l'Hérault un peu plus sage, à peine.


Ce drôle de ruisseau sans nom a sûrement un lien avec les filatures du village au temps de la soie.






De tunnels en souterrains successifs, le ruisseau traverse le village

J'ai emmené Nina dans son petit panier grillagé que je pose un peu partout pour les photos. St André est haut perché ce qui explique des rues qui n'en sont pas : deux ou trois rues parallèles à flanc de coteau et le reste c'est un quadrillage de ruelles, d'escaliers, de passages étroits et envahis d'herbes, de mousses ou de fleurs. Des jardins abandonnés et colorés racontent la désertification mais des maisons pimpantes disent la vie. Un village vraiment original, peuplé de chats. Une rare voiture se fraie un passage dans une rue, juste de quoi se coller au mur pour pouvoir passer.

Promenons nous un peu dans ces rues silencieuses du petit matin

Des caves et des escaliers
architecture typique

Une rue
Une rue

Même rue à son débouché sur escaliers
Tout en haut du village les "rues" se perdent
dans les anciennes terrasses































Un jardin oublié en plein village

Ruelle
Haut du village : on voit la ruelle  couverte (photos plus haut) et son passage vraiment étroit
 La rue de la forge ne sait pas me dire où elle se trouve pas plus que le rare habitant qui regarde passer ce drôle d'équipage fait d'un panier rouge et d'un appareil photo. La ruelle est si bizarre que je lui demande si j'ai traversé son jardin ou si je suis vraiment dans la rue !
Un petit pont en haut du village, haut perché, voisine avec les toits; celui d'en bas est démesurément haut ! Etrangeté . Ce pont était autrefois sur la rue principale du village. Le grand pont fut construit ultérieurement avec la nouvelle route (1878) ...et une ancienne filature rasée pour la circonstance.




Tout à gauche le petit pont d'en haut du village
Je redescends vers le bas du village, il faut de bonnes jambes pour monter et un bon frein moteur pour descendre !

Descente vers les jardins

 Me voici arrivée au niveau du grand pont : le spectacle en dessous est saisissant:





C'est une sorte de cour pavée où poussent de grands arbres, où est censée couler une rivière mais pas trace d'eau : et pour cause elle est sous une des voûtes de la maison .










Elle ressort à l'air libre pourtant un peu plus loin, comme gênée ou éblouie, en rasant les murs, caressant au passage des bassins et arrosant les jardins qui occupent tout son lit supposé. Etrange organisation de l'espace : j'aimerais bien voir cette Gente Dame Rivière lors des épisodes cévenols . Et l'entendre surtout rugir sous les maisons, comme à l'étroit soudain....


Les jardins du lit de la rivière

 Un fouillis de jardins en terrasses qui descendent, descendent...



Nina et moi prenons un sentier un peu sauvage qui doit forcément me ramener à la voiture en grimpant au travers de quelques bancels.


 Savez vous ce qui m'a le plus frappée à St André de Majencoules? 

Sur une petite place au bord de la rue principale, se trouve le monument aux morts que j'ai oublié de photographier tant il m'a subjuguée : une liste impressionnante de plus de 50 hommes morts pour la France lors de la Guerre de 14/18.

Plus de 50, je les ai comptés. Alors j'ai cherché...Il y avait à la veille de la guerre 1500 habitants au village. Tant d'hommes jeunes décimés...
J'ai retrouvé une image ancienne de l'inauguration du Monument aux Morts le 30 avril 1922. Une foule immense assistait  à l'événement...

Image internet

Puisse ce petit voyage au coeur de la Cévenne vous avoir fait faire une jolie balade.. A....


St André de Majencoules 





5 commentaires:

  1. saisissant ton village ,de petites rues , des vieilles pierres qui ne demandent qu'à parler si elles le pouvaient...que d'histoires...vraiment une belle balade merci ... avec Nina dans le dos , légère comme une plume bises et caresses à elle et ta tribu

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    1. J'adore ces petits villages qui ont une âme et qu'aucun lotissement ne défigure, ça existe dans la France profonde pas dans notre sud sauf en montagne et encore... Bises

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  2. Très bucolique ce beau petit village ! Il a un charme fou, j'adore.

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  3. Bonjour Amédine et merci. Je viens de découvrir ce village que je ne connaissais. Je l'ai vainement cherché sur Google earth. C'est vrai qu'il se trouve en dehors des routes habituelles quand on va vers l'Aigoual via Valleraugue, à partir du Vigan ou de Ganges. J'aime ces vieux villages ; celui-là est très particulier, on a l'impression qu'il est suspendu au dessus du ruisseau. On découvre à tout âge...

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  4. CC... Jolie et sympathique balade dans ce magnifique petit village !!!
    Douce soirée, Bisous, Câlins @ tes Félins

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