C'est la première tramontane, depuis fort longtemps.
Corot |
Ce soir, elle emplit la nuit de
son chant à la fois lugubre et conquérant. Comme si elle était contente de
retrouver son territoire, ses habitudes et son franc parler.
Jean le Garignon |
Elle s'enroule, s'accroche,
gratte et griffe les façades, les arbres, la treille, s'enfuit en chantant et
en sifflant dans les rues, emplit le vide de sa présence, emplit le silence de
son vacarme, se tait soudain, comme disparue, évanouie, ou enfuie.
Vladimir Kush |
Comme si elle jouait à nous
jouer des tours.
J'ai fermé les volets, les
vitres et tiré les rideaux.
Dans cet automne qui joue à
l'été perdu, jamais arrivé, même, cet automne caméléon qui imite l'été, lui
emprunte sa chaleur, le soleil, les parfums parfois, mais pas la couleur, qui
ne peut capturer des jours plus longs, des nuits plus courtes, dans cet automne
été qui ne peut pas tout, la tramontane a des relents d'hiver.
Il suffira d'ouvrir la porte
fenêtre, de sortir dans le jardin, demain matin, et l'air encore tiède
n'épousera plus cette idée d'hiver que nous apporte cette tramontane, ce soir.
Il suffira juste de la lumière
du jour pour rétablir l'ordre des choses.
Moi |
Mardi . 21 Octobre 2014
Quel joli texte. Merci de m'expliquer cette Tramontane que je ne connais que de nom. J'aime beaucoup aussi les peintures que tu as choisies pour illustrer ton propos. Avec un coup de cœur pour celle de Vladimir Kush. Bisous.
RépondreSupprimerBien j'ai aussi aimé ce tableau qui colle bien à notre légendaire tramontane. Bisous
RépondreSupprimerJ'aime écouter le vent, les yeux fermés. En fermant les yeux, tu as l'impression d'être le vent, de ne faire qu'un avec lui. As-tu déjà essayé, Lison ?
RépondreSupprimerUn joli texte sur la tramontane, et de jolies illustrations. Merci.
Bon week-end à toi, gros bisous.
Quand la tramontane est si forte , je pense toujours, du fond de mon lit, à ce phare sur la côte basque espagnole, en bord d'océan,(j'avais un peu plus de 30 ans), battu des vagues violentes. Je ferme les yeux, dans le noir et je suis dans ce phare et ce sont les vagues océanes qui frappent avec violence, comme un ressac qui va et vient...
SupprimerEcouter le vent, les cheveux dans le vent, dehors évidemment. :-)
RépondreSupprimerLe vent dehors, à 100, 110 ou plus, c'est commun ici...et on est gifflés.
SupprimerEn te lisant, j'ai presque l'impression qu'elle te manque cette tramontane ! Mais que beau texte , bien vu et très poétique .... Bizou
RépondreSupprimerElle est très attachante pour qui est né avec et quand on la perd depuis longtemps on est contents de la retrouver. Pour nous, les viticulteurs, elle est bienfaitrice. Presque toujours. Bisous
SupprimerIl y a longtemps que je n'ai pas senti la tramontane.
RépondreSupprimerQuel joli texte Lison, j'ai le sentiment que tu l'aimes, qu'elle fait partie de toi.
Un joli choix pour les tableaux, j'aime beaucoup le Kush et le Corot et....
le Moi bien sûr !-o))))
Gros bisous Lison.
Belle et douce soirée
Ah tu la connais ? Elle est cruelle et féroce ...et cependant souvent espérée : serions nous masochistes ici ??? Bisous Mireille, tes visites sont un plaisir
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