J'en sais leur couleur, leur parfum, leurs fêlures, leurs fissures, leurs fractures.
J'en sais les portes ouvertes et non refermées.
J'en sais les mots et les maux.
Il ne faudrait jamais entamer ces histoires, pour ne pas les voir finir inachevées.
Mais c'est la vie qui veut ça, on ne peut y échapper.
Une histoire inachevée, parmi d'autres Mais une histoire douloureuse: Lison |
C'est le deuil impossible, d'un être cher, trop tôt, trop vite disparu et qui nous laisse orpheline au bord de la vieillesse.
Ce sont des humains disparus, envolés, jamais revenus. Qui nous laissent seule au bord de la route grise.
Ce sont nos animaux familiers qui partent et nous laissent les mains vides de quelque chose, d'un amour sans faille. Chat grins, chagrins...
Les grains du chapelet d'une vie qui s'écoule.
C'est la nature que l'on voit vieillir, mourir, les arbres que l'on contemplait depuis l'enfance, les vignes qui couvraient nos collines...Et qu'on aurait aimé voir jusqu'à la fin. La fin de qui ? La leur est venue trop tôt, la fin d'une époque. Voir sans fin arriver des fins.
Ariège; novembre 2010 |
Plus on vieillit, et plus on traîne après soi des histoires inachevées.
Je les hais ces histoires inachevées et pourtant comme je les aime, aussi, car elles ouvrent de nouvelles portes, une nouvelle histoire qui commence et nous renouvelle à chaque deuil.
Une nouvelle histoire dont on va découvrir les premières lignes, en souhaitant que les dernières soient loin, très loin dans le temps.
Mais au fur et à mesure que passe le temps, elles nous fatiguent ces nouvelles histoires, histoires à entamer, histoires à clôturer.
Alors on choisit...on choisit qui...on choisit quoi...
Choisir un animal ? Et si c'est nous,vieillissants, qui partons trop vite et le laissons seul au bord du chemin? Mais non ! Suis je sotte ! Ce sont eux qui nous choisissent, contre cela on ne peut rien.
Ariège, novembre 2010 |
L'amour ? On lui a fermé et barricadé la porte, de ce côté là on est protégé, forteresse aux murs épais.
Alors qui choisir?
J'ai fait mes choix, c'est moi qui les abandonnerai, mes vignes, les montagnes, les sentiers de la Liberté.
J'ai choisi la Liberté, la Solitude. Elles me vont, comme un gant. Elles épousent mes jours et mes nuits, mes balades et mes voyages, dans la paix. La sérénité.
Ariège 2010 |
Mais j'y songe ! Elles aussi vont devenir des Histoires inachevées...
Décidément, en ce bas monde, la seule histoire bien achevée,
c'est la Vie.
Mon père |
A mon père
A ceux que j'aimais qui sont partis
Un très bel hommage rendu à ton père, à toutes ces personnes disparues, à toutes ces histoires inachevées. Mais tu as choisi ton histoire à toi, tu as fait tes choix, et ce sont les bons, puisque c'est toi qui les as choisis. :-)
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup ce billet, Amédine. Merci.
Gros bisous.
Merci Françoise, il est vrai que nous avons tous et toutes des histoires comme ça; tout le monde n'a pas les mots pour le dire mais cela parle à chacun d'entre nous et quel que soit l'âge. Bien sûr en vieillissant, on s'y penche un peu plus, c'est normal! Je t'embrasse aussi
SupprimerUn très beau sujet raconté par une belle personne.Je suis touché par tes écrits nostalgiques . Mais que faire , devenir lisse ,ne plus aimer ,ne plus vivre? Vive la vie .Plein de gazouillis.
RépondreSupprimerTiens je suis surprise que tu aies visité ce sujet... Tes compliments évidement me font du bien aussi, soyons franche. Venant d'un être aussi sensible que je n'ai connu "en vrai" que quelques heures, cela me touche encore plus. Mais j'ai plein de gazouillis en réserve dans le coeur, tu le vois bien, j'aime tant la vie ! Allez quelques uns pour toi, de ces gazouillis
SupprimerTu trouves les mots justes, ce texte me touche, un bel hommage rendu à ton père, et un choix de vie qui n’appartient qu’à toi. Des histoires inachevées prenantes et toujours enrichissantes, merci pour ce brin de nostalgie si bien écrit et plein d’espoir. Bises.
RépondreSupprimerBises à vous deux, de temps en temps j'aime bien balader les mots, dans ma tête souvent, sur du papier de moins en moins souvent, dommage serait- ce signe de vieillissement ? Plutôt de dessèchement de mon esprit...grrr
Supprimerbeau texte émouvant et de nostalgie , toujours bien écrit. comme tu ressembles à ton père regretté . le deuil est toujours difficile à digérer et les personnes aimées manquent, quant au deuil d'un animal qui a disparu dans savoir , je l'ai vécu, c'est déroutant et cruel. on ne peut jamais en faire son deuil. mais les souvenirs sont là pour les joies passées ensemble ; bises et mille caresses à ta tribu
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